Plus que jamais, placer l’humain au cœur de l’entreprise et revaloriser la créativité, dans un mode participatif lui impose de mourir pour renaitre !
Les prérogatives du manager d’antan sont largement connues et répandues dans les entreprises qui souhaitent concilier durablement performance économique et performance sociale. Ces prérogatives peuvent être résumées autour des trois notions centrales suivantes :
- Décider
- Motiver
- Développer ses équipes
Le manager est celui qui décide, c’est celui qui motive ses collaborateurs et c’est aussi celui qui les fait grandir, les développe.
L’économie numérique de plus en plus complexe et imprévisible dans laquelle nous évoluons désormais se caractérise notamment par le fait que plus aucune position concurrentielle n’est acquise ; et ce, pour quelle qu’organisation que ce soit, que celle-ci soit née avec le numérique ou bien qu’elle ait une position historique dominante. Ainsi, la SNCF se fait bousculer par Blablacar, Airbnb marche sur les platebandes des grands opérateurs du marché de l’hôtellerie ou encore Uber court-circuite les traditionnels taxis…
Survivre, générer de la croissance et créer des emplois dans ce contexte impliquent pour nous organisations, pour nous équipes, d’être innovants, rapides et originaux. Comment y parvenir ?
Les nouvelles prérogatives du manager à l’ère numérique
Créer les conditions à l’émergence des idées et pratiquer la gouvernance collaborative, encourager et faire fructifier la collaboration. Cette compétence est centrale dans les organisations d’aujourd’hui où on passe du mail aux réseaux collaboratifs et du mode projet à la communauté d'experts. Il y a ensuite la capacité du manager à gérer et à diffuser à chacun de ses collaborateurs une information à forte valeur ajoutée et ciblée. Il appréhende également les enjeux du big data dont on sait aujourd’hui qu’il va révolutionner notre rapport aux données en raison de son caractère prédictif, donc stratégique. Le manager à l’ère numérique est celui qui crée les conditions pour que son équipe ose, teste, expérimente. Il laisse son collaborateur exister dans sa singularité et dans sa créativité. Il crée l’écosystème qui permet l’expression des talents, où chacun peut être lui-même dans le cadre fixé par l’entreprise !
Cela entraîne une véritable révolution dans la posture du manager. Le manager « tout puissant » qui détenait son autorité du fait de son seul statut ou de sa fiche de poste est obsolète. Il tire désormais sa légitimité de sa capacité à influencer, à faire émerger les idées. C’est d’abord un manager dont la légitimité est celle que lui donnent ses équipes.
Une compétence personnelle clé du manager
la capacité à se remettre en question ! Fini l ère de l’ ego.
Quel travail d’humilité pour ce manager de l’ère numérique qui n’est plus que jamais rien sans son équipe ! D’aucuns parlent d’une mutation d’un « EGOsystème » à un « ECOsystème ». Rien n'est jamais ancré définitivement et la légitimité n'est plus une question de position hiérarchique mais de capacité à être reconnu par ses équipes pour sa position d’influenceur.
L’humilité devient une qualité nécessaire et essentielle et permet peut-être d’apporter une lumière nouvelle à la pensée de Saint Thomas d’Aquin qui disait : "Mieux vaut éclairer que briller".
Loin d’être une affaire strictement technologique, la renaissance digitale se gagne donc avant tout sur le plan humain.
"Le numérique pousse le manager vers l'entropie : il doit détruire pour mieux reconstruire!"
Savoir jongler entre le présentiel et le télétravail, c'est accompagner le développement des technologies et même l'écologie. Cela peut prendre la place d'une substitution, d'un remède aux enjeux d'aujourd'hui.
Conclusion
Concrètement, alors que le pouvoir du manager s'est construit sur la distribution ou la non-distribution de l'information, il se fonde aujourd'hui sur sa capacité à synthétiser, à faire le lien, à interconnecter les collaborateurs ou les services complémentaires, à reconnaître l'information unique envoyée dans de multiples mails ou des courriers complémentaires, et à créer la capacité d'échanger, Il ne distribue plus les pouvoirs mais doit « faire grandir la communauté »
Le manager devient ainsi un « facilitateur de réussite » « un créateur de liens »,
L'entreprise 2.0 a un long chemin de transformation collective à opérer ou chacun est un coacteur d'une approche universelle.
3 Commentaires
Super article Anne ! Merci pour ta contribution qui dresse un portrait très intéressant du manager de demain !
Très bon article @Anne ! Vision d'avenir du management. J'ai eu la chance de croiser des gens qui ont adopté des méthodes collaboratives et plus "horizontales" dernièrement et ça me semble très puissant pour des entreprises ou des associations que de laisser chacun exprimer au mieux son potentiel. Le numérique permet de s'affranchir des distances et de bien d'autres choses. A suivre ... mais il y a déjà des pionniers :) Merci encore !
Co-construire est une piste prometteuse pour faire émerger de nouveaux gisements de valeurs. Pour réussir la coopération des compétences il est aussi nécessaire de faire émerger les qualités de son savoir-être professionnel.