Comment décrivez-vous votre parcours professionnel atypique ?
Il est assez limpide que mon parcours est atypique au sens traditionnel du terme pour 2 raisons:
? L'autonomie: je n'ai jamais suivi une formation corporate à travers les grandes écoles ou une grande boite de conseil. En effet, très jeune à 17 ans, j'ai appris à travailler seul en observant des concurrents et en apprenant de mes différents partenaires. J’ai créé une marque de vêtement, EazyS Paris, sans moyens, avec mes quelques euros d’argent de poche. J’ai revendu cette société 2 ans après, pour continuer à enchainer les projets jusqu’à aujourd’hui.
? L'adaptation: Cette autonomie m'a permis d'acquérir une grande faculté d'adaptation en transposant une certaine méthodologie et une rigueur dans mon travail quotidien. Cette réussite, je la dois surtout au suivi des procédures nécessaires pour coordonner une force humaine et maitriser des compétences techniques. Le meilleur exemple est que j'ai réussi à monter un Spa, dont je ne connaissais pas les techniques, au Maroc, dans un pays que je ne connaissais pas. Mais à force de travail sur le terrain avec une structure solide, il est possible de réaliser de grands projets.
Quel est selon vous le mindset à avoir pour entreprendre ?
Le leitmotiv de chaque entrepreneur doit résider, non pas dans sa capacité à entrer dans l'arène, mais dans sa capacité à écouter le public avant de proposer son spectacle. Le mindset s'entend, en mon sens, dans l'écoute des besoins conjoncturels et structurels afin d'anticiper les marchés à forte valeur ajoutée.
Concernant l’état d’esprit a développer, entreprendre est un métier très difficile, car rare sont ceux qui réussissent leur premier projet. En effet, il y a énormément de sacrifices à faire (temps, argent…) et puisqu’il n’y a aucune sécurité, nous avons souvent des avis négatifs venant de nos familles, amis, qui préfèrent voir en nous une sécurité d’emploi, plutôt que des risques a répétition. Une chose leur manque : LA VISION.
Avoir la vision de son projet est la chose qui nous fait se lever chaque matin, ne pas compter nos heures, ne pas prendre de recul et foncer tête baissée.
Quand cela devient difficile, je me répète souvent qu’il faut faire ce que les autres ne font pas, pour avoir ce que les autres n’ont pas ; et qu’un niveau de réussite est souvent proportionnel au niveau des sacrifices effectués.
Quelles sont selon vous, les conditions idéales afin de disrupter un marché ou adapter un concept ?
Les conditions idéales résident dans la possibilité de proposer une simplification des process avec l'intervention de l'innovation technique et technologique dans certains cas. Si je suis en capacité d'imaginer, sur un secteur donné, une solution simplifiant le quotidien des utilisateurs alors je pourrai considérer que les conditions optimums sont réunies.
Par exemple, sur ma dernière société, Cut, nous avons identifié une absence d'exploitation du service de la coiffure à domicile. Nous avons donc immédiatement réussi à nous positionner sur ce segment prometteur.
Dans mes futurs projets, c’est exactement la même chose. Dès que j’ai un problème au quotidien (une panne d’essence, des bouchons, du retard, une incapacité de trouver un lieu, une adresse… tout problème quotidien, je prends du recul sur la situation, et essaie d’en trouver une solution existante ; sinon, de l’inventer.
Comment percevez-vous l’entreprenariat en France face à la concurrence des pays anglosaxons ?
L'entrepreneuriat en France est très sous-estimé du fait du traditionalisme des grosses entités médiatiques, aujourd'hui, les entrepreneurs français sont très compétitifs face à la concurrence anglosaxonne. Nous réussissons à produire de grands exemples comme Meero, une des plus récente Licorne française.
À titre personnel, je ne ressens pas cette concurrence, pour CUT par exemple, nos services étant orientés vers une clientèle française avec des coiffeurs français, l'impact est moindre. Je pense que des secteurs comme l'IA sont beaucoup plus concernés par cette concurrence. En effet, en matière d’intelligence artificielle la France est loin derrière certains de nos concurrents internationaux. Nous faisons presque partie du Tiers-monde dans ce secteur…
En tant que manager de profils très différents, quel est selon vous la clé de la réussite ?
La complétude : chaque profil doit compléter les atouts de ses collègues. Notre équipe se focalise sur l'entraide régulière et constante à travers des sessions de travail où l'avis de chacun compte. Mon profil de manager me permet simplement de canaliser la richesse intellectuelle de chacun sur des décisions concrètes.
La passion : Il ne peut y avoir de travail de qualité et en grosse quantité, sans passion.
Travailler nous passionne. Inventer, proposer, analyser, apprendre, c’est le quotidien de toute mon équipe.
Comment vous est-il venu de créer une ruche, et pourquoi ?
Lors de la phase de création de mon projet CUT (application mobile de coiffure à domicile), je me suis rendu compte de la différence de vitesse d’exécution des missions demandés, entre une personne extérieure à mon entourage (freelance etc..) et l’aide d’une personne de mon entourage, compétente et surtout motivé puisque proche de mon cercle d’ami.
J’ai donc décidé de leurs proposer d’installer leurs activités respectives (uniquement celles pouvant s’allier à mes projets), au sein de mes bureaux, en échange de temps d’implication dans différentes missions à réaliser.
Une affinité certaines depuis plusieurs années, des discutions sérieuses, des avis donnés sans filtres aucuns, une envie d’apporter leurs pierres à l’édifice et d’aider un proche ; c’est notre quotidien. J’ai donc continué de proposer cela a des personnes compétentes, ultra diplômés, complémentaires avec mon profil, mais avec une compétence commune : l’adaptabilité.
Avez-vous recruté une Dream team ou comptez-vous sur un réseau de partenaires ?
Je me suis entouré de personnes de confiances, que je connais depuis des dizaines d'années, qui sont spécialisés dans différents secteurs : un responsable marketing, un coordinateur stratégique, un juriste, un comptable ou encore une professionnelle de communication.
Ma Dream Team se compose donc de ces compétences diverses établissant la structure squelettique de chaque projet. En effet, je fais appel à chacune de ces personnes que je ne commande pas. J'apprécie l'écoute, je fais attention aux idées de chacun d'entre-deux pour générer les décisions les plus justes.
Mais il est indéniable qu’il faut s’entourer des bonnes personnes qui vous poussent vers le haut à travers leurs compétences, leurs relations humaines ainsi que leurs esprits d’équipes.
Nous avons tout de même des partenaires externes de conseils, d’avocats, d’expert comptables etc, qui sont en lien direct avec mon partenaire le plus à même d’en faire la liaison avec la prise de décision.
Quels conseils donneriez-vous aux futurs entrepreneurs ?
Je rencontre énormément d’entrepreneurs, qui me posent de plus en plus de questions et me font part de leurs problèmes.
En effet, un des principaux freins d’une personne voulant se lancer est souvent : je ne sais pas par où commencer … Ou : Je n’ai pas d’argent pour démarrer.
Ces deux problèmes sont des faux problèmes.
Concernant le fait de ne pas savoir par où commencer, je réponds toujours la même chose : la seule solution est de COMMENCER. Peu importe par où.
Il faut crée sa société, mettre les pieds dans le plat comme on dit. On se sent contraint de ne plus ralentir et d’avancer pas à pas.
Regarder pendant des années par ou commencer n’st pas une solution. C’est en commençant par crée sa structure, aller voir les futurs partenaires dont nous aurons besoin, se prendre les premiers « gifles entrepreneurial » c’est-à-dire les « NON », c’est tout cela qui forge à avancer. Il faut dénicher les regroupements d’entrepreneurs en lien avec notre marché.
Pour Cut par exemple, j’ai commencé par crée la société, aller au salon de la coiffure, demander des rendez vous a certains coiffeurs pour leurs demander leurs avis, aller en parler a des banquiers, a des développeurs informatiques… etc, les missions les plus urgentes a réalisés nous seront indiqués et la route se tracera seule.
Analyser sans plonger n’est pour moi pas une solution. Les gens sont des livres ouverts. Tout s’apprend en rencontrant le plus de gens. En étant sur le terrain. Pas derrière son ordinateur comme certains le pense.
Concernant l’aspect financier, c’est vrai que c’est souvent un problème. En effet, les banques prêtent très peu lors du démarrage d’un projet. Quand il n’y a rien de palpable et ne misent pas sur des idées, aussi belles qu’elles soient.
Selon moi, un projet a souvent besoin de 4 aspects, 4 piliers, comme une chaise. Sans les 4 pieds, c’est la chute.
1) L’idée 2) L’argent 3) L’équipe 4) Le temps
Beaucoup de jeunes entrepreneurs ont ou peuvent avoir avec un peu de travail, l’idée, l’équipe et le temps. Il ne manque que l’argent.
Il faut donc retourner le problème et comme toujours, proposer une solution. A qui ? a ceux qui ont l’argent, mais ni temps ni idée. C’est le cas d’énormément de personnalités, d’artistes, de sportifs, de business Angels débordés.
Vous me direz surement « oui mais encore faut-il les connaitre. » FAUX.
Une phrase doit vous rester en tête : je suis toujours à 3 poignets de mains de celui ou celle que je veux atteindre. Et souvent beaucoup moins.
En effet, je veux proposer un projet à Zidane ? Si je cherche bien, la plupart du temps, je connais quelqu’un, qui connait quelqu’un, qui connait Zidane.
Encore faut-il la volonté de le faire, et avoir plus envie de gagner que peur de perdre.
D’où vient votre inspiration pour créer et monter des projets porteurs ?
Je pense qu’on ne peut pas tous avoir une mentalité d’entrepreneur, de prises de risques constantes. C’est un métier de rêveur, mais aussi de personne autonome, pouvant s’adapter à leurs environnements et leurs secteurs d’activités.
Il faut savoir gérer son temps, les gens, et l’argent.
Ces 3 aspects s’apprennent bien entendu mais je pense qu’il faut donc se former, constamment, pour pouvoir performer.
L’envie de monter des projets vient tout d’abord d’une passion pour le travail. Je suis constamment en recherche d’excellence, et mes compétences d’avant-vente me permettent de donner la vision d’un projet. Une fois la vision transmise, nous ne sommes plus seul, et les compétences au sein de chaque projet se développent.
J’ai aujourd’hui 26 ans, toute une carrière devant moi pour moi et mon équipe, et nous continueront à tout faire pour optimiser les différents secteurs porteurs, à trouver des solutions numériques à chaque problème et à participer à l’avancer de l’écosystème technologique français.
Arthur LEHRMANN
Digitalement Votre…
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